La pensée de Freud vous paraît-elle actuelle et prégnante ou dépassée et insuffisante pour comprendre les malaises civilisationnels et générationnels ?
Je ne sais si je dois m’attarder à quelque chose qui serait « la pensée Freud ». Plus qu’à ses écrits, ses productions, je suis sensible à sa démarche : recommencer le travail d’élaboration chaque fois que surgit quelque chose qui ne cadre pas avec l’élaboration précédente et rechercher quels sont les déterminants de ces variations. C’est en cela que l’activité de Freud entre, pour moi, dans le cadre de l’activité scientifique et c’est ce que nous devons retenir.
Quelles motivations et quels engagements aspirez-vous pour le Comité Freud et son action ?
C’est en rapport avec ce qui précède : réunir des scientifiques qui pourraient témoigner de ce que leur activité mentale dans le cadre de leur profession n’est pas de nature différente de celle de Freud.
Aujourd’hui, dans quel domaine (éducation, politique, ruptures artistiques, conflits religieux…) Freud vous semblerait le plus utile pour bousculer les conventions ?
Comme on peut le penser après ce qui précède c’est justement dans le domaine scientifique que Freud est utile : pour sortir de l’incantation « ce n’est pas scientifique » alors que ça l’est précisément dans la démarche. Le calculable n’est pas le scientifique, bien loin de là !